Transformation d’une ancienne décharge en projet solaire et revalorisation de terrains autrement inexploitables.
Les décharges ont droit à une deuxième vie! Le site de l’ancienne décharge de Fontilloi est un espace de 33 hectares caché le long de la N4 entre Belgrade et Suarlée. En 1970, le site abritait d’anciennes carrières de sable et qui ensuite a servi de déchetterie pour toute la région de Namur jusqu’à la fin des années 1990. Aujourd’hui, le site de Fontilloi est une des plus grandes décharges de Wallonie où dorment 500,000 m3 de déchets divers, inertes ou ménagers, soit l’équivalent de 200 piscines olympiques. Une partie est en cours de remblais avec des déchets inertes.
Depuis 2003, le site est en cours de réhabilitation par SPAQuE, l’organe régional qui gère le foncier dégradé. Tradecowall est chargée du dernier remblai avec des terres de chantier. Les efforts d’assainissement vont encore durer de nombreuses années d’où l’opportunité de rentabiliser ce site contaminé par l’installation de 30,000 panneaux solaires sur 19 hectares de terrain. Via notre filiale Meuse Agri Energie, avons déposé une demande de permis pour le site en champ solaire.
Le projet est composé de 4 zones formant un tout clôturé et isolé visuellement par de la végétation. Chacune des zones bénéficiera de la technique photovoltaïque la plus appropriée à ses contraintes.
Les zones Fontilloi 1, 2A, 2B, 4 ont déjà été déjà autorisées. Une demande d’extension au projet a été déposé à la commune en août 2024 pour intégrer la zone 5, une zone d’extraction remblayée par Tradecowall et sur laquelle un projet agrivoltaïque sera mis en place.
Les zones 1 & 2 sont les anciennes décharges. Elles contiennent une station de pompage des eaux polluées, un réseau de captage du biogaz et d’une torchère afin d’assainir la terre. Vu la contamination, il n’est pas possible d’y associer un projet agricole. En collaboration avec la société SPAQuE elles seront couvertes d’une couverture de panneaux solaires au sol tenant compte des contraintes existantes : sol pollué, membrane qui recouvre les déchets, périmètre de distances de sécurité etc..
La zone 3 est une zone témoin sur laquelle la société SPAQuE a installé des piézomètres (puits de test) et qui est actuellement cultivée. Elle ne comportera pas de panneaux solaires.
Plusieurs panneaux en technologie fixe seront également érigés sur la zone 4. Un agriculteur local pourra y développer son activité en y faisant pâturer une cinquantaine de ses moutons. La zone 5, actuellement en instruction, est une ancienne sablière dont le remblaiement s’est achevé en juin 2024 par Tradecowall. La dernière couche de remblais étant arable, le même agriculteur pourra bénéficier des ses hectares supplémentaires pour ses moutons. Une technologie de panneaux « tracker » ont été préconisés pour cette zone. La figure suivante illustre cette nouvelle pratique qui permet d’améliorer la cohabitation entre la production agricole et la production d’électricité.
Le projet vise à accélérer 3 transitions :
Transition énergétique
Les quelques 18.000 panneaux installés sur les différentes zones permettront la production de 12,5 MWc (la zone 5, encore en instruction, produira 1,7 MWc supplémentaire), ce qui représente une production en électricité renouvelable de l’ordre de 13 GWh par an, soit suffisamment pour couvrir la consommation d’environ 4500 ménages. Le projet agricole prévu sur les zones 4 et 5 pourra également participer au développement de la filière ovine en Wallonie (mise en difficulté ces dernières années)
Transition environnementale
Le projet n’entrave pas la réhabilitation du site. Au contraire, il le supporte en partie : il est prévu que les panneaux solaires fournissent le courant nécessaire au fonctionnement des installations de la SPAQuE sur place. Le projet prévoit de maintenir tous les arbres existants (sauf un seul) et de planter des haies au sud du projet (le long de la N4) de manière à créer un habitat supplémentaire pour les espèces locales et renforcer le maillage écologique de la zone. Un rideau de verdure assurera une meilleure intégration du parc dans le paysage.
Transition agricole
Seules deux zones seront exploitées de manière extensive et accueilleront une activité ovine avec un élevage de brebis. L’exploitation sera contrôlée et destinée à la vente en circuit court.
Dans une interview, Alex Houtart, un des fondateurs d’Ether Energy met en avant tous les avantages de ce premier champ solaire « sur poubelles »: Belgrade : une ancienne décharge bientôt transformée en champ solaire ? (bouke.media).
